La Guerre des Pâtisseries : tout savoir
Récapitulatif rapide de l'article en bref
Aspect clé | Résumé |
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Contexte | Instabilité politique et tensions commerciales |
Déclencheur | Réclamations d’un pâtissier français, Remontel |
Conflit | Blocus naval français et batailles pour les ports |
Résolution | Promesse de paiement jamais honorée |
Introduction
Le XIXe siècle mexicain est marqué par une succession de conflits, tant internes qu’externes. Parmi eux, la Guerre des Pâtisseries (1838-1839) est certainement l’un des épisodes les plus étonnants de l’histoire. Ce conflit, déclenché par des réclamations d’indemnisation, mêle intérêts commerciaux et rivalités internationales, tout en portant un nom pour le moins insolite.
Contexte : des tensions commerciales et politiques
Dans les années 1830, la France, bien qu’un partenaire commercial important pour le Mexique, n’obtient pas les avantages dont bénéficient le Royaume-Uni ou les États-Unis. Les produits français sont lourdement taxés, et la communauté française au Mexique subit des exactions et des "emprunts forcés" dans un contexte d'instabilité politique et économique.
Les commerçants français, mécontents, demandent des réparations via leurs diplomates. Mais le ministre mexicain des Affaires étrangères, Luis Cuevas, rejette ces demandes, invoquant les troubles révolutionnaires pour justifier l’absence de responsabilité du gouvernement.
Un pâtissier au cœur de l’histoire
Parmi les Français demandant une indemnisation se trouve Remontel, un pâtissier installé à Tacubaya, à Mexico. Il affirme que son établissement a été saccagé par des troupes mexicaines en 1832, pendant les derniers moments de la guerre d’indépendance. Ce détail anecdotique donnera son nom à ce conflit, baptisé par les historiens "La Guerre des Pâtisseries".
Le conflit : un blocus naval et des batailles portuaires
En 1838, la France déploie une flotte de 26 navires au large de Veracruz et exige 600 000 pesos en compensation, une somme astronomique pour l’époque. En cas de refus, les Français menacent de bloquer les ports mexicains, paralysant ainsi les exportations du pays.
Le gouvernement mexicain tente d’abord de contourner ce blocus en exportant via le Texas, récemment indépendant. Mais rapidement, le Texas cesse sa coopération, craignant des représailles françaises sur ses propres exportations.
Ce blocus entraîne des affrontements entre les forces mexicaines et françaises pour le contrôle des ports. Ces batailles, bien que localisées, reflètent l’incapacité du Mexique, jeune république politiquement instable, à rivaliser avec une puissance européenne mieux équipée.
L’intervention britannique et la fin du conflit
C’est grâce à l’intervention diplomatique du Royaume-Uni que le conflit prend fin. Le président mexicain Anastasio Bustamante accepte en mars 1839 de payer les 600 000 pesos demandés, et les troupes françaises se retirent. Cependant, cette somme ne sera jamais versée, laissant la France amère et nourrissant des tensions futures.
Conséquences et héritage
Le non-paiement de cette dette contribuera à entretenir une hostilité latente entre la France et le Mexique. Cette animosité, associée à d’autres facteurs économiques et politiques, sera l’un des prétextes invoqués par la France pour sa seconde intervention au Mexique en 1861, aboutissant à l’installation temporaire de l’empereur Maximilien.
Un intérêt stratégique pour les puissances européennes
Au-delà de cette querelle, la Guerre des Pâtisseries souligne l’importance stratégique du Mexique. Sa position entre l’Amérique du Nord et du Sud en fait un carrefour commercial convoité par les grandes puissances de l’époque.
Conclusion
La Guerre des Pâtisseries, malgré son nom insolite, illustre les tensions économiques et diplomatiques qui ont façonné les relations entre le Mexique et l’Europe au XIXe siècle. Ce conflit, plus complexe qu’il n’y paraît, marque le début d’une période où le Mexique, jeune république, tente de s’affirmer face aux ambitions des grandes puissances. Une histoire surprenante, et pourtant révélatrice des enjeux géopolitiques de l’époque.