Deux Hôtels de Qualité à Playa del Carmen

Deux Hôtels de Qualité à Playa del Carmen

 

On peut dire sans trop exagérer que Playa del Carmen est la grande sœur branchée de Cancun. Cet ancien village de pêcheurs situé le long de la côte de la mer de Caraïbes, à une petite heure de voiture au sud de la grande station balnéaire du Quintana Roo, est devenu en 10-20 ans une des destinations les plus populaires du Mexique.

 

Sa Cinquième Avenue ne soutient pas trop mal la comparaison avec celle de New York

Avec ses multiples bars, restaurants et boutiques, la plage et ses clubs à quelques centaines de mètres. La nuit la ville se transforme en salle de concert géante. Du reggae, du rock, de la salsa, de la variété internationale… Il y en a pour tous les goûts, et même pas besoin d’entrer dans un club pour en profiter, de nombreuses performances se tiennent dans la rue. En janvier les amateurs de musique électronique peuvent profiter du BPM Music Festival, un des plus prestigieux au monde.
Pour les voyageurs qui veulent rester au cœur de l’action

Il y a deux hôtels assez récents à Playa del Carmen qui offrent un service excellent, sont situés à quelques pas de toute l’agitation mais peuvent facilement servir de base arrière pour se reposer à la plage ou au bord d’une piscine privée.

 

Grand Hyatt Playa del Carmen

Ouvret en juin 2015, le Grand Hyatt de Playa del Carmen est sexy, chic et minimaliste

Il laisse la beauté de l’endroit se révéler d’elle-même. Son grand lobby avec vue en grand angle sur la mer met les visiteurs dans l’ambiance des vacances dès leur entrée. Une petite esplanade remplie de kiosques où tout se vend, du café au tacos en passant par les sushi, les mène vers la piscine et la plage.

 

Si vous y passez quelque jours, assurez-vous de dîner au moins une fois au Grill

C’est un excellent petit restaurant qui sert des viandes et des poissons grillés au charbon, à arroser si vous le souhaitez de cocktails ou de vin mexicain. Les soirs de pleine lune, on déplace les tables à l’extérieur près de la piscine pour profiter du ciel.
Si ce n’est pas l’hôtel le moins onéreux de Playa del Carmen

il offre des prix variés en fonction de la chambre réservée. Il en compte plus de 300, dont 36 suites, certaines disposant de leur propre piscine.

 

Le Lat20

 

Juste à côté du Hyatt se trouve un autre hôtel-boutique, celui-là réservé aux adultes

Le Lat20 est unique en son genre, il combine les charmes d’un hôtel service tout-compris avec l’ambiance d’un centre-ville.

La première chose qui frappe en entrant dans le lobby est le soin apporté à l’esthétique du lieu, beaucoup plus chargée et luxuriante que celle du Hyatt. De l’art partout, une grande peinture murale  dans l’atrium principal… Chaque recoin de l’hôtel est une pièce de musée.

 

Malgré son spa et sa salle de fitness

C’est bien le toit du Lat20 qui fait son charme : une piscine à débordement, un restaurant à sushi et un bar lounge avec une vue imprenable sur Playa del Carmen et la mer en fond.

La journée les couples et les groupes d’amis peuvent se reposer en sirotant des cocktails au calme, mais dès que le soleil se couche le toit du Lat21 rejoint ses voisins de la Cinquième Avenue en se transformant en boîte de nuit à ciel ouvert.

Uxmal et la Ruta Puuc

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Uxmal et la Ruta Puuc

 

Uxmal est le site archéologique maya parfait pour ceux qui n’aiment pas la foule. En effet, il est beaucoup moins connu et touristique que Chichen Itza ou Tulum, ce qui ne veut pas dire qu’il présente moins d’intérêt ! C’est un très bon représentant du style architectural Puuc, caractérisé par des bâtiments aux niveaux inférieurs très sobres et aux niveaux supérieurs très ornementés.

 

Parmi les structures les plus célèbres d’Uxmal, il y a d’abord la Pyramide du Magicien. Haute de plus de 30 mètres, c’est l’une des plus grosses constructions jamais mise en œuvre dans le monde maya. Elle s’est faite en cinq phases, chacune venant se rajouter sur la précédente (au point que la première n’est désormais plus visible).

Pas très loin on trouve le « Quadrilatère des Nonnes », un nom donné par les Espagnols pour qui les nombreuses pièces du bâtiment évoquaient les cellules d’un couvent. Mais un couvent peu austère il faut l’avouer ! C’est sans doute la plus impressionnante des structures d’Uxmal pour son ornementation, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur.

 

Ensuite il y a le Palais du Gouverneur, qui était sans doute le centre administratif de la ville. Il fait 90 mètres de long et sa façade est couverte de motifs géométriques et de représentations du dieu Chaac. Le même dieu est également mis à l’honneur du côté de la Maison des Tortues.

Uxmal est situé sur ce qu’on appelle aujourd’hui la Route de Puuc, dans la région homonyme du Yucatán. Les cités mayas étaient elle-mêmes reliées par des routes en calcaire, les sacbés, dont les restes sont encore visibles aujourd’hui. Autour d’Uxmal il existe plusieurs cités mayas plus petites et elles aussi relativement peu fréquentées. En un ou deux jours il est facile d’en visiter plusieurs.

 

Citons Kabah, la plus grande après Uxmal, et qui se distingue de toutes les autres sur le plan de l’architecture par la présence de bâtiments dans le style Chenes. Il faut la visiter pour voir le Palais des Masques, là aussi dédié au dieu Chaac et dont le visage stylisé en des dizaines d’exemplaires orne la façade.

 

Labna quant à elle n’est pas vraiment une cité maya mais un centre religieux. Peu de personnes y résidaient et c’est par conséquent l’un des sites mayas les plus petits de la route de Puuc. On y trouve pourtant l’un des bâtiments les plus impressionnants jamais construits sur le continent américain avant l’époque moderne : le Palais, qui mesure 120 mètres de long !!!

 

Et il existe d’autres sites à visiter… Uxmal et ses environs constituent l’un des plus grande concentration de culture maya dans la péninsule du Yucatán, ne manquez pas l’occasion de visiter cette région pendant vos vacances !

Le Cinéma Mexicain

Le Cinéma Mexicain

Pourquoi ne pas préparer votre visite du Mexique en découvrant sa culture à travers des films ? L’industrie cinématographique du pays se porte bien, et fut pendant son âge d’or (entre les années 30 et 60) la plus importante d’Amérique latine. Le Festival du Film de Guadalajara, qui se tient tous les ans, est le plus important du continent sud-américain. Si l’on ne saurait être exhaustif, voici quelques films mexicains qui ont marqué l’histoire du cinéma à travers les époques. En raison de l’attractivité évidente de ce pays pour l’ensemble du monde hispanophone, ils ne sont pas tous réalisés par des mexicains !

Los Olvidados de Luis Buñuel (1950)

Ce film fascinant explore le quotidien difficile des enfants pauvres dans les bidonvilles de Mexico. Malgré son ton très social, on y retrouve la patte surréaliste présente dans toute l’œuvre de Buñuel. Le film a reçu le Prix de la mise en scène au Festival de Cannes en 1951 et a été inclus dans le programme « Mémoire du monde » de l’UNESCO en 2013.

El Topo d’Alejandro Jodorowski (1970)

Ce très étrange western est un objet culte des années 70, longtemps projeté à la séance de minuit dans des cinémas de quartier. Il suit un justicier anonyme qui traverse le désert avec son fils pour défier les quatre plus grands tireurs aux alentours, chacun d’entre eux représentant une religion ou une philosophie. Attention, c’est du cinéma assez expérimental, le premier de la parfois très étrange filmographie d’Alejandro Jodorowski.

El Mariachi de Roberto Rodriguez (1993)

Un film célèbre pour avoir été l’un des moins chers de l’histoire du cinéma, avec un budget de 7000 dollars que le réalisateur a financé en partie en étant un cobaye pour des laboratoires pharmaceutiques. Si le manque de moyen se fait légèrement sentir, ce polar où un mariachi débarqué dans une petite ville perdue se retrouve avec entre les mains l’étui à guitare rempli d’armes d’un bandit se laisse tout à fait regarder, et a lancé la carrière de Roberto Rodriguez.

Y tu mamá también d’Alfonso Cuarón (2001)

Un road-movie triste et beau sur trois jeunes gens qui apprennent à se connaître lors d’un voyage en voiture le long de la côte Pacifique. Le film se montre fidèle à l’ambiance politique du Mexique des années 90 et décrit une jeunesse pas si insouciante que ça. Il a reçu le prix du meilleur scénario au festival de Venise en 2002.

D’autres films dans de prochains articles !

Installation au Mexique :  Louer ou Acheter ?

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Installation au Mexique :  louer ou acheter ?

 

Après plusieurs séjours au Mexique, c’est décidé : vous allez vous expatrier ! Pour du travail, pour quelques années ou pour la vie, parce que vous avez rencontré l’âme-sœur ou parce que vous n’imaginez plus l’existence sans ceviche et sans burrito… Les raisons ne manquent pas, mais la même question se pose, aussi bien en France qu’à Acapulco ou Mérida : vaut-il mieux acheter ou louer ? Cet article vous présentera des arguments en faveur de l’un et l’autre option, afin de vous aider à mieux choisir !

 

Les avantages de la location :

– Moins de dépenses globales, et pas d’impôts ! Vous devez bien entendu prendre soin du lieu que vous habitez, mais les problèmes sérieux : chauffe-eau à remplacer, câbles à changer, plomberie défectueuse, etc., sont du ressort du propriétaire. Et c’est à lui de payer les taxes annuelles du logement.

– Les loyers sont moins chers que le remboursement d’un prêt immobilier, et vous aurez une meilleure maison pour la même somme mensuelle.

– Et la maison sera certainement mieux située, puisque les logements neufs sont généralement construits aux abords des villes et pas dans les centres.

– Si vous décider de changer de ville ou si tout simplement votre logement ne vous plaît plus, vous pourrez partir à la fin de votre bail (voire même vous arranger avec le propriétaire pour partir plus tôt). Après, il suffit d’en trouver un nouveau et de déménager !

– Vous vous éviterez de nombreux maux de tête. Parfois même les réparations les plus basiques peuvent prendre des semaines/mois, mais si vous louez c’est le propriétaire qui remplira toute la paperasse.

 

Les avantages de l’achat :

– Vous aurez la sécurité de vous sentir chez vous avec votre famille. Qui plus est, le prix de l’immobilier dans les zones touristiques augmentent lentement mais sûrement, et si le mètre-carré devrait rester moins cher qu’à Paris ou New-York pour quelques années encore, plus tôt on investit et plus on économise !

– Votre situation sera plus stable : un domicile permanent rend la vie plus facile pour bien des tâches administratives, vous n’aurez plus à changer votre adresse tous les six mois dans vos documents officiels !

– Vous pourriez économiser sur les impôts. Les résidents permanent dans un pays étrangers peuvent obtenir une réduction d’impôts. Si vous êtes propriétaire, le revenu nécessaire pour un obtenir un visa de résidence permanente est beaucoup plus faible, et si vous avez plus de 65 ans vous pouvez payer moins d’impôt foncier.

– En tant que propriétaire vous pouvez aménager votre logement à votre guise, changer la peinture et planter un potager dans votre jardin si bon vous semble.

– Si vous contractez un prêt pour acheter votre maison, cela améliorera votre rapport de solvabilité dans le nouveau pays. Même si vous payez en liquide, les institutions financières sont toujours rassurées par un propriétaire !

 

Évaluez bien vos objectifs avant de vous décider. Ayez une idée de la durée potentielle de votre résidence au Mexique, et choisissez en fonction ! L’une comme l’autre option ont leurs avantages respectifs. A vous la casa mexicaine !

Une Courte Histoire du Mexique

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Une courte histoire du Mexique

 

Les débuts

 

Les premières traces de présence humaine dans ce qu’on appelle aujourd’hui le Mexique datent d’il y a plus de 30 000 ans. Nous en savons peu de choses, car ces groupes de chasseurs-cueilleurs n’ont pas laissé de traces écrites. La première civilisation majeure de ce territoire est la civilisation Olmèque, qui a prospéré entre -1200 et -500 avant notre ère et s’est répandue sur l’ensemble de la Mésoamérique. Là aussi, l’état des connaissances à leur sujet est plutôt sommaire mais on sait qu’ils possédaient une forme d’écriture et d’État et maîtrisaient des techniques agricoles assez avancées qui ont permis son essor.

 

Suite au déclin de la civilisation Olmèque, d’autres prirent le relais et se partagèrent le territoire : Teotihuacan  et les Toltèques dans la vallée de Mexico, les Mayas dans la péninsule du Yucatán… Ces civilisations avaient des rapports variés, qui allaient de la collaboration commerciale à la guerre en fonction des moments.

 

En 1325 les Aztèques, également désignés sous le terme de Mexicas, fondèrent Mexico-Tenochtitlan, capitale de l’État le plus puissant et le plus étendu qu’ait jusqu’alors connu ce qui n’était pas encore un pays unifié.

 

Les conquistadors et la Nouvelle Espagne

 

Tout change en 1519 avec l’arrivée des conquistadors menés par Hernán Cortès. Avec l’aide décisive de nombreuses tribus ennemies des Aztèques, ils conquièrent le territoire occupé par ceux-ci, et Mexico-Tenochtitlan tombe entre leurs mains en 1521. C’est le début de la guerre de colonisation de ce que les Espagnols nommeront la Nouvelle Espagne et qui, à terme, couvrira un territoire bien plus étendu que celui de l’actuel Mexique (notamment de vastes portions de l’actuel Sud des États-Unis).

 

C’est cette domination de trois siècles de l’Espagne sur le Mexique qui est à l’origine de ce qui constitue aujourd’hui son identité indéniablement métissée. Les missionnaires envoyés par la Couronne n’eurent pas de mal à convertir les populations autochtones, mais la religion catholique telle qu’elle s’est développée au Mexique (et l’ensemble de l’Amérique latine par extension) possède bien entendu une couleur assez différente de celle qu’elle a en Europe et conserve la trace des cultes pré-hispaniques.

 

La population indigène baissa considérablement du fait des travaux forcés auxquels elle était soumise (la découverte de très importantes mines d’argent et la production de canne à sucre et de café à destination de l’Ancien Monde n’y est pas pour rien) ainsi que d’épidémies. Toutes les tribus ne connurent cependant pas le même traitement, celles qui avait aidé les conquistadors s’en sortant nettement mieux.

 

L’Indépendance

 

Au début du 19ème siècle, la Nouvelle Espagne n’est plus exactement sous domination castillane. L’épopée napoléonienne a amené sur le trône d’Espagne Joseph Bonaparte, frère de l’Empereur. C’est au départ en réaction à cette occupation qu’elle juge indigne que la population se rebelle, réclamant le retour du Roi Ferdinand VII. A l’époque, la population se divise entre les créoles, descendants d’Espagnols nés en Amérique, les métis et les indigènes qui en constituent la moitié En 1810, une armée populaire menée par le curé Miguel Hidalgo tente de reprendre le pays des troupes espagnoles qui l’occupent pour le compte des Français. Cette tentative est un échec mais constitue l’étincelle qui allumera la volonté d’auto-détermination du peuple mexicain.

 

Entre septembre et novembre 1813 se tient le Congrès de Chilpancingo, à l’issue duquel est déclarée l’indépendance du Mexique. Mais l’Espagne ne la reconnaîtra qu’en 1836, bien longtemps après la proclamation de l’Empire du Mexique en 1821 et la ratification d’une constitution en 1824. Les indépendantistes se battaient pour le maintien de la religion catholique comme seule religion du Mexique, montrant par là le succès de l’évangélisation du pays au cours des trois siècles d’occupation, et pour la fin des privilèges des Espagnols au profit des métisses.

Musée du chocolat Mérida Yucatan

Musée du chocolat Mérida Yucatan

 

Vous aimez le chocolat ? Attention aux abus, c’est une vraie « drogue » ! Si vous êtes au Mexique cependant, vous avez toute licence pour en manger autant que vous voulez : c’est de l’appréciation culturelle. A Mérida, Cancun ou Cozumel on trouve des musées dédiés à cet aliment qui a fait le tour du monde mais dont les origines se trouvent dans la péninsule du Yucatan.

 

Le terme « cacao » vient des Olmecs

Une population mésoaméricaine présente sur le territoire avant les Mayas. L’archéologie  nous apprend que les anciennes tribus vénéraient les fèves de cacao, considérés comme des dons de la divinité, et les utilisaient comme une forme de monnaie. Ce sont cependant les Mayas qui créèrent le chocolat en tant que tel.

 

Sur des sites comme celui de Chichen Itza on peut voir des hiéroglyphes

Des reliques et des ornements muraux qui rendent hommage au cacao. En le mélangeant avec de la vanille et des épices, ils obtenaient une boisson amère appelée le « xocolatl », appréciée autant pour son goût que pour les propriétés magiques qu’on lui prêtait. Les Aztèques copièrent vite la recette des Mayas, et on pourrait presque parler d’une boisson « nationale » de l’Amérique pré-colombienne.

 

Les Conquistadors espagnols n’apprécièrent pas du tout l’amertume du « xocolatl » quand ils le rencontrèrent

Ils en ramenèrent cependant en Europe, ou son mélange avec la canne à sucre produit ce qui nous appelons aujourd’hui le chocolat. Son succès foudroyant s’étendit aux autres pays européens, et le cacao devint très vite une des sources de richesse principales du nouveau monde, intégré à de nombreux gâteaux et desserts. On se représente mal de nos jours l’exotisme de cet aliment pour les papilles européennes, mais ce fut une révolution gustative !

 

De nos jours le Yucatan ne produit plus que 2 % des fèves de cacao du monde entier

Mais des entreprise comme Ki’Xocolatl de Mérida, créé par deux chocolatiers belges partis de Liège en quête des origines du chocolat, mettent en avant l’héritage de la région. Chez Ki’Xocolatl on mélange les anciennes techniques mayas avec la technique occidentale moderne, et les employés sont des artisans mayas formés dans les deux univers, afin de refaire de Mérida et du Yucatan une destination de classe mondiale du chocolat, une Suisse du chocolat pour ainsi dire ! L’usine abrite également un musée du chocolat ou vous pourrez en apprendre plus sur les techniques de fabrication et la passionnante histoire de cet aliment !

 

Mais attention aux indigestions, vous savez comment ça finit…

La Guerre des Pâtisseries

La Guerre des Pâtisseries

 

L’indépendance du Mexique ne signifie pas la fin des conflits pour le pays, au contraire. De nombreuses guerres jalonnent le 19ème siècle mexicain, et la première d’entre elles implique une fois de plus des Français.

 

La France est dans les années 1830 un partenaire commercial important du pays, mais ne réussit pas à obtenir de statut privilégié (contrairement au Royaume-Uni et aux États-Unis) et les produits en provenance de l’hexagone ou de ses colonies sont fortement taxés. Dans le contexte d’instabilité politique de cette décennie, la communauté française installée au Mexique est en outre victime de nombreuses exactions, dont des « emprunts forcés » afin de pallier aux difficultés économiques du pays. Ces commerçants contactent les diplomates français sur place pour exiger des réparations, qui sont refusées par le ministre des affaires étrangères Luis Cuevas au prétexte que la période de troubles révolutionnaires que vient de traverser le pays innocente le gouvernement mexicain de toute responsabilité dans ces problèmes.

 

Parmi les Français qui exigent une indemnisation, il y a le pâtissier Remontel, propriétaire d’un établissement dans le quartier de Tacubaya à Mexico et qui se plaint du saccage de celui-ci par des troupes mexicaines lors de conflits dans les derniers moments de la Guerre d’Indépendance en 1832. C’est ce détail pour le moins cocasse qui amènera les historiens à parler pour ce qui va suivre de « Guerre des Pâtisseries ».

 

En 1838 une flotte de 26 navires français arrive au large de Veracruz et exige le paiement de 600 000 pesos (une somme exorbitante pour l’époque), sans quoi elle bloquera tous les ports mexicains qu’elle sera en mesure de prendre afin de bloquer les exportations du pays. Le gouvernement se contente d’abord de contourner ce blocus en faisait passer les produits mexicains par le Texas nouvellement indépendant, mais celui-ci décide vite de stopper cette coopération de peur de voir ses propres exportations bloquées par les Français.

 

C’est l’intervention du Royaume-Uni qui met fin à ce conflit émaillé de batailles entre l’armée française et l’armée mexicaine pour le contrôle des nombreux ports détenus par la première. Le président Anastasio Bustamante finit par promette de payer les 600 000 pesos, et les troupes françaises se retirent en mars 1839.

 

Mais la somme ne sera jamais payée. N’oublions pas que le Mexique occupe une position privilégiée entre l’Amérique du Nord et l’Amérique du Sud, et qu’il présente un grand intérêt commercial pour les nations européennes. C’est un débat d’historiens que de déterminer les responsabilités respectives des pays impliqués dans ce conflit. Mais le non-respect de la promesse de paiement par le président Bustamante alimentera une certaine hostilité gauloise à l’égard du Mexique et fait partie des motifs qui seront invoqués au moment de la deuxième intervention française, en 1861.

 

Mais c’est une histoire que nous conterons dans une prochaine édition de notre courte histoire du Mexique !

La réserve de biosphère de Calakmul

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La réserve de biosphère de Calakmul

 

la plus grande zone de forêt tropicale protégée du Mexique, est un véritable trésor d’histoire maya.

Les ruines de la cité homonyme, située en plein milieu de près de deux millions d’hectares de jungle, couvrent approximativement 20 kilomètres carrés. Étant donnée son isolation actuelle, on peut être surpris d’apprendre qu’elle était une des plus grandes rivales de Tikal, une cité maya majeure du nord du Guatemala.

La vue spectaculaire qui s’offre à ceux qui montent en haut de l’une des deux grandes pyramides de Calakmul (« la cité aux deux pyramides adjacentes » dans la langue maya) porte d’ailleurs jusqu’au Guatemala et on peut apercevoir d’autres ruines distantes les jours où la météo est particulièrement clémente (c’est plus difficile pendant la saison humide entre mai et septembre).

 

La jungle maya couvre presque 15 % de l’État de Campeche au Mexique, et s’étend jusqu’au Guatemala et à Belize.

La réserve de Calakmul, dont la superficie, pour donner un ordre de grandeur, est légèrement moindre que celle de la Corse, abrite de nombreuses espèces animales : des jaguars, des crocodiles, des tapirs et environ 230 espèces d’oiseaux.

Depuis 2007 l’ONG écologique basée aux États-Unis The Nature Conservancy travaille au projet d’un couloir reliant Calakmul et Sian Ka’an, une autre réserve de biosphère située cette fois dans le Quintana Roo. L’idée est d’aider les oiseaux migrateurs (ainsi que d’autres espèces comme les jaguars) à aller de l’une à l’autre.

Mais la protection de la nature ne doit pas se faire aux dépends des besoins et des aspirations des habitants des zones concernées. Calakmul comme Sian Ka’an sont bordées par des villages dont l’économie repose sur les ressources offertes par la jungle, notamment le gemmage du chiclé (la résine du sapota achras, un arbre d’Amérique Centrale) et le bois. Le Nature Conservancy travaille avec des organisations locales pour développer ces activités tout en protégeant la jungle, notamment en organisant des ateliers où les travailleurs du chiclé peuvent partager leurs pratiques afin d’améliorer la production et de mieux vendre le produit de leur labeur.

 

En 2007 l’ouragan Dean a lourdement endommagé la région.

Certaines des communautés autour de Calakmul ont rapporté avoir assez bien résisté à l’ouragan en raison de la protection offerte par la forêt. De nombreux arbres étant cependant tombés, le Nature Conservancy a aidé à trouver des moyens d’utiliser le bois pour ainsi dire « gratuit » ainsi obtenu, et pour reconstruire les habitations qui avaient été détruites par Dean.

 

La beauté et la valeur de Calakmul tient à cet équilibre entre l’attrait évident de l’endroit pour les touristes et les passionnés d’histoire maya du monde entier, et la nécessité de le maintenir en état pour les animaux qui le peuplent et les communautés qui dépendent de lui.

Les Fêtes de Fin D’année dans le Yucatan

Les Fêtes de Fin D’année dans le Yucatan

 

Alors que la saison des fêtes approche, un rappel des différentes célébrations auxquelles on peut assister entre décembre et début janvier au Mexique !

Tout commence le 12 décembre avec la fête de Notre-Dame de Guadelupe, une célébration religieuse en l’honneur de la Vierge Marie qui serait apparue à un indigène du Mexique en 1532.

Le 16 décembre c’est le début des posadas, neuf journées consécutives de processions nocturnes et de fêtes. A travers le pays des enfants refont la quête de Marie et Joseph pour trouver un endroit où dormir à Bethlehem. Outre leur aspect éducatif sur le plan religieux, les posadas se terminent généralement avec une pinata qui déversent des bonbons sur les enfants !

La soirée de Noël proprement dite, la Nochebuena, inclut généralement le dîner traditionnel en famille et la messe de minuit, après quoi on ouvre les cadeaux et les pinatas pour les petits. Le 25 est férié pour de nombreux mexicains, et la soirée de la veille continue jusqu’aux petites heures du matin. En général même les villes relativement grandes sont complètement mortes le 25 décembre. Le Père Noël ne fait pas partie du folklore de Noël au Mexique. Les enfants adressent leurs listes de cadeaux à l’Enfant Jésus ou aux Rois Mages qui sont fêtés le 6 janvier. Si les sapins réels comme artificiels connaissent un succès certain, dans la plupart des foyers mexicains la décoration principale pour Noël est la crèche. Elle est de taille variable, et certaines familles aménagent une pièce entière ou leur veranda pour montrer leur création aux passants.

Le 28 décembre est le jour des Saints Innocents, une commémoration religieuse du massacre des premiers-nés mâles ordonné par le Roi Hérode dans le Nouveau Testament. Au Mexique il est célébré de façon assez particulière. C’est une sorte de 1er avril alternatif, et les gens se jouent des tours. L’un des plus communs consiste à emprunter de liquide ou un objet de valeur à quelqu’un. Le farceur a alors le droit de garder ce qu’il a pris pendant 1 an. La personne à laquelle l’objet est pris est déclarée Saint Idiot du jour !

La nouvelle année est généralement fêtée de la même façon que dans la plupart des pays du monde : les familles font la fête, il y a des concerts organisés dans les grandes villes, et les rues sont animées jusqu’à tard dans la nuit.

La guerre Américano Mexicaine

La guerre Américano Mexicaine

 

Le Mexique comme les États-Unis sont deux pays qui ont rarement été en guerre avec leurs voisins terrestres directs, et pour cause : ils en ont peu. Leur proximité géographique a cependant causé de nombreux troubles, qui continuent encore aujourd’hui (il suffit de penser aux débats actuels de l’élection présidentielle américaine…). Aujourd’hui, nous allons revenir sur le plus célèbre épisode des relations entre les deux pays : le conflit de 1846-1848, connu chez les uns sous le nom de Mexican War et chez les autres la Guerra de la Invasión Estadounidense !

 

Les causes

 

A l’origine du conflit il y a le statut du Texas. Au départ un territoire mexicain, il avait déclaré en 1836 son indépendance et n’était pas reconnu par le Mexique qui en contestait les frontières. Les États-Unis, toujours en expansion, annexent en 1845 la jeune République du Texas, majoritairement peuplée de colons anglo-américains.

 

Le 24 avril 1846, une troupe de cavaliers mexicains attaque une patrouille de l’armée américaine dans la zone du Texas à la possession contestée par les deux pays. Ce que l’histoire retiendra sous le nom de « l’affaire Thornton », du nom du capitaine de la patrouille massacrée (un seul en réchappera), va précipiter le début des hostilités.

 

Plusieurs fronts

 

Les raisons qui poussent les États-Unis, menés par leur président James Polk, à créer les conditions de la guerre puis à la déclarer, vont au-delà du Texas et visent également la Californie, à l’époque un  État mexicain

 

Très vite l’armée américaine envahit le territoire de son voisin sur deux fronts différents, l’un à l’Ouest et l’autre le long du Rio Grande. En parallèle les Américains de Californie, inquiets de leur situation dans cette guerre qui commence et se révolte contre les Mexicains, déclarant 15 juin 1846 l’indépendance de la République de Californie. Celle-ci ne durera même pas un an mais mettra en place un précédent qui quelques années plus tard l’amènera à une sécession définitive du Mexique et un rattachement aux États-Unis.

 

De nombreuses batailles émaillent ce conflit de deux ans, comme celle de Monterrey, de Buena Vista et de Contreras. Mais le Mexique est encore un pays jeune et très instable politiquement. Si l’indépendance des États-Unis a elle aussi moins d’un siècle, ce pays est plus structuré et en meilleur état sur le plan économique. Après une guerre usante pour les deux parties mais dominées par les Américains, les troupes du général Santa Anna se déclarent vaincues le 14 septembre 1847 et se rendent face aux Américains à Mexico.

 

Les conséquences de la guerre

 

Le traité de paix signé en 1848 marque la fin de la guerre américano-mexicaine. Le Mexique a perdu la moitié de son territoire au profit de son adversaire, et notamment la Californie, où de l’or sera découvert quelques années plus tard. Mais les territoires cédés garderont à jamais une empreinte mexicaine indéniable. Encore aujourd’hui, de nombreuses villes du Texas ou de Californie portent des noms mexicains, et l’espagnol y est parfois plus commun que l’anglais.